1. France : un premier ministre
2. L’emploi américain en perte de vitesse.
3. Face à la baisse du pétrole, l’Opep pourrait décaler ses hausses de production.
4. Graphique de la semaine : Fund Manager Survey
France : un premier ministre
Deux mois après le second tour des élections législatives, le 7 juillet, qui ont vu la coalition du Nouveau Front populaire (NFP) arriver en tête, Emmanuel Macron a nommé, jeudi 5 septembre, Michel Barnier, 73 ans, ancien commissaire européen, issu du parti Les Républicains (LR), au poste de premier ministre. Ce choix survient au terme d’une longue valse-hésitation du président de la République, confronté à une situation inédite. M. Macron demande à M. Barnier de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », a annoncé l’Elysée, jeudi midi.
Le nom de l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac a resurgi mercredi en fin de journée, l’Elysée renonçant à une annonce mercredi soir. Il satisferait aux deux principaux critères fixés par le chef de l’Etat : la « non-censurabilité » par l’Assemblée nationale « et la capacité à faire des coalitions ». Atout majeur de Michel Barnier pour s’imposer à Matignon : il aurait les faveurs du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Le Savoyard est aussi, selon une ancienne ministre, « moins clivant » et « plus consensuel » que les profils jusqu’ici envisagés.
Spread France-Allemagne
Sources : Bloomberg, Groupe Richelieu
L’emploi américain en perte de vitesse.
Les données issues de l’enquête Jolt ont confirmé la dégradation du marché du travail aux Etats-Unis. Avec 7,67 millions de postes ouverts en juillet contre 7,91 millions en juin, les entreprises réduisent peu à peu leurs besoins en main-d’œuvre. Après avoir massivement recruté, elles ajustent leur stratégie pour s’adapter à un environnement où les salaires ont sensiblement progressé et où la demande s’essouffle. Pour autant, la situation est encore celle d’un atterrissage en douceur de l’économie alors que le taux de licenciement reste très faible à 1,1%. La réduction des tensions sur le marché du travail devrait progressivement conduire à un ralentissement des salaires, les entreprises connaissant toujours des difficultés de recrutement, mais moindres qu’il y a un an (la part des entreprises ayant au moins un poste non pourvu est passée de 42% il y a un an à 38% aujourd’hui). Un constat assez similaire est d’ailleurs dressé par le Beige Book. Les entreprises constatent un essoufflement de l’activité, mais sans effondrement. En réaction, elles recrutent moins et n’ont plus besoin de procéder à des hausses de salaire aussi importantes que l’année dernière pour conserver ou attirer la main-d’œuvre.
Pour la Fed, c’est une étape essentielle pour se rassurer sur la poursuite de la désinflation au cours des prochains mois. Au-delà de la question de l’inflation, elle doit dorénavant se focaliser sur le caractère dual de son mandat. Ainsi, Raphael Bostic a indiqué que pour la première fois depuis 2021, il a reporté son attention sur les deux composantes du mandat de la Fed et plus uniquement sur la stabilité des prix. Il estime donc qu’il n’est pas nécessaire d’attendre que l’inflation soit revenue sur la cible de 2% pour abaisser les taux directeurs, fléchant clairement un premier mouvement lors de la réunion de septembre. Cette approche a été confirmée par Mary Daly qui souhaite une baisse des taux directeurs pour éviter l’augmentation des taux réels. Ainsi, la banque centrale adoptera une politique monétaire moins restrictive et devrait permettre à la croissance de ne pas ralentir de manière excessive.
Nombre d’offres d’emploi par rapport aux demandeurs d’emploi
Sources : Bloomberg, Groupe Richelieu
Face à la baisse du pétrole, l’Opep pourrait décaler ses hausses de production.
La récente baisse des cours du pétrole pourrait amener l’Opep et ses alliés à revoir leurs plans d’augmentation de la production. Initialement prévue pour octobre, cette augmentation graduelle pourrait être repoussée, alors que le prix du Brent a atteint son plus bas niveau depuis décembre dernier, flirtant avec des niveaux jamais vus depuis 2021.
Selon des informations rapportées par Bloomberg et Reuters, les membres de l’Opep+ discutent actuellement d’un possible report de l’augmentation de 180 000 barils par jour prévue pour début octobre. Lors de leurs dernières réunions en juin et août, les pays du cartel avaient confirmé leur intention de mettre progressivement fin à leurs réductions de production, qui s’élèvent à 2,2 millions de barils par jour, à partir de fin septembre. Toutefois, ils avaient précisé que cette reprise pourrait « être arrêtée ou inversée en fonction des conditions du marché ». Une décision à ce sujet pourrait être prise lors de la prochaine réunion de l’Opep, prévue le 2 octobre.
Tant que l’Opep+ ne clarifie pas sa stratégie, la tendance générale à la baisse. Si l’Opep+ ne donne pas l’assurance que les réductions de production actuelles seront prolongées, le marché pourrait perdre confiance dans sa volonté de défendre le niveau de 70 dollars le baril
Depuis deux mois, le prix du pétrole a chuté de 15 %, pénalisé par les perspectives économiques moroses de la Chine et par des signes de ralentissement de la croissance aux États-Unis. De plus, mardi, le marché a été affecté par des rumeurs évoquant une possible résolution du conflit en Libye, qui pourrait ramener des capacités supplémentaires sur le marché.
Le cartel a annoncé s’être accordé sur un décalage d’au moins deux mois de leur remontée de production, laquelle devait initialement intervenir graduellement à partir du mois prochain. Cette décision vient confirmer la volonté de l’organisation de rester en soutien des cours face à une dynamique de demande décevante, en particulier au regard de ses estimations. Il en faudra cependant davantage pour rassurer les investisseurs ces prochains mois, aussi bien concernant la cohésion au sein de l’OPEP+ que concernant le cycle économique, avec une embellie particulièrement attendue dans le segment de l’industrie, dans le sillage de l’assouplissement graduel des conditions financières.
Cours du pétrole
Sources : Bloomberg, Groupe Richelieu
Graphique de la semaine
Fund Manager Survey : le positionnement révèle que les fonds se préparent de plus en plus à un ralentissement.
Source: Bofa