Les trois informations de la semaine à ne pas manquer :
- En zone euro, les voix favorables à une baisse des taux en octobre se multiplient
- Présidentielles US : dernier débat
- Frappes iraniennes sur Israël : le prix du pétrole s’envole, la crainte d’une escalade grandit
- Graphique de la semaine : rachat d’actions aux États-Unis
En zone euro, les voix favorables à une baisse des taux en octobre se multiplient
Les prises de paroles se succèdent ces derniers jours et un nombre grandissant de banquiers centraux évoquent désormais plus clairement la possibilité pour la BCE de baisser ses taux directeurs ce mois-ci (réunion de politique monétaire le 17 octobre). Après Christine Lagarde et Olli Rehn en début de semaine, Isabel. Schnabel, membre traditionnellement hawkish (i.e. favorable à une politique monétaire plus restrictive) du conseil des gouverneurs, s’est montrée en faveur d’une politique monétaire moins restrictive en Europe, mettant en avant les difficultés que connait actuellement la croissance européenne.
Selon elle, la BCE ne peut plus ignorer les obstacles au rebond économique au vue des premiers signes de ralentissement de la demande de main-d’œuvre alors que les récents progrès sur le front de l’inflation favorisent un retour vers la cible. I. Schnabel a toutefois reconnu que la croissance des salaires demeure soutenue et contribuait de surcroît à une inflation des services toujours élevée. Ces propos soulignent l’inquiétude grandissante de la banque centrale face à une croissance qui peine à rebondir et une inflation qui rechute plus rapidement que ce qu’ils avaient estimé en septembre. Les cours plus modérés du baril de pétrole favorisent plus rapidement le tassement de l’inflation et s’ajoutent aux risques plus prégnants sur l’activité européenne pour accroitre les marges de manœuvre de la BCE afin d’assouplir sa politique monétaire.
Notre avis : Comme nous l’avions anticipé, ce contexte plaide en faveur d’une nouvelle baisse des taux de la part de la BCE ce mois-ci, qui sera suivie d’une autre en décembre. Nous nous attendons à un assouplissement de la politique monétaire à partir de 2025, afin d’atteindre un taux terminal vers 1.75% en 2025.
Présidentielles US : dernier débat
La rencontre télévisée entre les colistiers de Trump et de Kamala Harris a été nettement plus modérée et axée sur les politiques, en comparaison avec l’affrontement houleux du mois dernier entre les deux candidats à la présidence. Le débat, qui s’est déroulé alors que la course à la Maison Blanche entre dans sa dernière ligne droite, a été présenté comme une occasion pour les Américains d’en apprendre davantage sur les candidats à la vice-présidence, deux hommes choisis pour leur supposée popularité auprès des communautés ouvrières des États clés du Midwest.Le moment le plus fort de Walz, et l’un des échanges les plus marquants du débat, est survenu lorsqu’il a demandé à Vance s’il pouvait enfin admettre que Trump avait perdu l’élection de 2020. Le sénateur de l’Ohio a répondu qu’il était « tourné vers l’avenir » et a tenté de changer de sujet en parlant de la « censure » de la gauche pendant la pandémie de Covid-19.
Le gouverneur du Minnesota a cependant trébuché à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il a admis plus tôt dans la soirée qu’il s’était « trompé » en affirmant avoir été en Chine en 1989 lors des manifestations de la place Tiananmen, alors qu’il n’était en réalité arrivé dans le pays que plusieurs mois plus tard. La politique étrangère a été au centre du débat de mardi, qui a eu lieu quelques heures après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de riposter contre l’Iran, après que la république islamique a tiré une salve de missiles balistiques sur Israël. Walz a fait écho à la condamnation par Harris de l’attaque iranienne et à sa promesse de « toujours garantir qu’Israël puisse se défendre ». Mais il a également accusé Trump d’être un leader « instable » qui a abandonné les coalitions multilatérales, notamment en se retirant de l’accord sur le nucléaire iranien.
Vance a adopté une position particulièrement ferme sur l’immigration depuis qu’il est devenu le colistier de Trump, suscitant parfois la controverse en amplifiant des allégations infondées selon lesquelles des migrants haïtiens à Springfield, dans l’Ohio, volaient des animaux de compagnie pour les manger. Il a a déclaré que les États-Unis faisaient face à une « crise historique de l’immigration » parce que Harris et le président Joe Biden avaient annulé les politiques frontalières de Trump. Le débat a été relativement civilisé par rapport à l’affrontement hostile du mois dernier entre Harris et Trump. Cependant, les deux candidats à la vice-présidence se sont échauffés en discutant de la politique de l’avortement.Les droits reproductifs sont devenus une question mobilisatrice pour les démocrates depuis que la Cour suprême a annulé le droit national à l’avortement en 2022 et que les législatures dirigées par les républicains à travers le pays ont imposé des interdictions de plus en plus strictes sur la procédure.
Vance, qui a pris une position ferme contre l’avortement et déclaré qu’il soutiendrait une « norme nationale » pour restreindre l’accès à la procédure, a tenté d’adoucir son message. Le débat de mardi, organisé par CBS News, est probablement le dernier débat télévisé du cycle électoral présidentiel de 2024. Bien que Harris ait accepté une invitation de CNN pour un autre débat présidentiel fin octobre, Trump a déclaré qu’il n’avait aucune intention de monter à nouveau sur scène. L’économie s’est avérée être un point faible pour Harris, les électeurs reprochant à l’administration Biden le coût élevé de la vie. Vance a rejeté les préoccupations des économistes mardi, en lançant une défense vigoureuse des tarifs douaniers, qu’il a affirmé être bénéfiques pour créer des emplois mieux rémunérés pour les travailleurs américains.
Ecart d’intention de vote dans les Swing States
Notre Avis : Le suivi des sondages montre que les deux candidats restent au coude-à-coude dans les sept États clés qui décideront de l’issue de l’élection présidentielle. Les programmes économiques des deux candidats à la présidentielle, en particulier celui de Trump, sont perçus comme inflationnistes. La question qui se pose est donc de savoir si les baisses de taux continueront à être justifiables après les élections. Les programmes étant très différents, une hausse de la volatilité devrait s’opérer à l’approche de l’élection.
Frappes iraniennes sur Israël : le prix du pétrole s’envole, la crainte d’une escalade grandit
L’envoi de près de 200 missiles par l’Iran sur Israël a provoqué une hausse immédiate des cours du pétrole, même si la flambée reste pour l’instant contenue.En réponse à ces tensions géopolitiques, le cours du Brent a bondi de 7 % en quelques heures, atteignant mercredi matin plus de 75 dollars, contre moins de 70 dollars la veille. Cette soudaine montée des prix survient après les attaques iraniennes du 1er octobre, juste avant l’anniversaire des attentats du 7 octobre 2023. L’Iran a visé Israël, en réaction aux opérations militaires de l’État hébreu contre le Hezbollah au Liban. Si les frappes n’ont pas causé de dégâts majeurs, elles font craindre une escalade des tensions dans une région cruciale pour l’approvisionnement mondial en pétrole.
L’hypothèse d’un conflit ouvert entre l’Iran et Israël inquiète les marchés, notamment en raison du risque de blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite une part importante du pétrole mondial. Une guerre pourrait également entraîner des frappes iraniennes contre les infrastructures pétrolières de l’Arabie saoudite, principal producteur de brut de la région. Un tel scénario propulserait le baril au-delà des 80 dollars.
Malgré les tensions récurrentes au Moyen-Orient ces derniers mois, aucune perturbation majeure de la production pétrolière n’a été enregistrée. Selon plusieurs médias, l’Iran aurait prévenu les États-Unis avant de lancer ses missiles, suggérant que le pays cherche avant tout à asseoir sa position stratégique plutôt qu’à déclencher un conflit de grande envergure avec Israël et ses alliés occidentaux.
Certains analystes estiment néanmoins que le danger d’une escalade est bien réel. Des signaux montrent que les risques sont plus élevés cette fois-ci . L’attaque a impliqué deux fois plus de missiles balistiques que lors des frappes d’avril dernier, rendant incertaine la question d’une opération isolée de l’Iran.
Israël a déjà prévenu que Téhéran paierait le prix de cette attaque, tandis que les États-Unis ont réitéré leur soutien à l’État hébreu. Une riposte israélienne pourrait inclure des frappes ciblées contre les installations pétrolières iraniennes. L’Iran, qui produit environ 4 % du pétrole mondial, verrait alors ses capacités impactées, ce qui pourrait considérablement augmenter le prix du Brent. Toutefois, la réaction de l’OPEP, notamment de l’Arabie saoudite, pour compenser une éventuelle réduction de l’offre sera décisive.
Notre avis : Si un apaisement des tensions devait avoir lieu, le prix du pétrole pourrait se stabiliser. Si l’OPEP+ annule progressivement certaines de ses réductions de production, un rééquilibrage du marché pourrait se produire.
Cours du WTI
Graphique de la semaine
La vigueur des annonces d’autorisation de rachat d’actions aux États-Unis reflète non seulement des perspectives d’entreprise positives, mais agit également comme une stratégie pour optimiser la structure du capital et récompenser les investisseurs.