Présidentiel US : un tournant crucial pour la politique énergétique des États-Unis
Les enjeux de l’énergie dans les élections présidentielles américaines de 2024 revêtent une importance cruciale tant pour la politique intérieure que pour la position des États-Unis sur la scène internationale. Le secteur énergétique est à la croisée des préoccupations économiques, environnementales et géopolitiques, ce qui en fait un sujet central pour les électeurs et un terrain de bataille idéologique entre les candidats. Entre Donald Trump et Kamala Harris, les positions divergent grandement
En 2024, les États-Unis continuent d’être un des principaux producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel grâce aux progrès dans l’extraction par fracturation hydraulique (fracking). Cependant, la transition énergétique mondiale et les engagements climatiques pris lors des sommets internationaux tels que la COP26 ont placé l’administration actuelle sous pression pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et promouvoir les énergies renouvelables. Le président en fonction, Joe Biden, a entrepris de vastes réformes pour verdir l’économie américaine, notamment à travers le Inflation Reduction Act (IRA), adopté en 2022. Cet acte a marqué un tournant en matière de subventions et d’investissements dans les énergies propres, soutenant la production d’énergie éolienne et solaire et promouvant les véhicules électriques. Cependant, ces mesures ont aussi suscité des critiques, notamment de la part des entreprises pétrolières et de certains États dépendants des revenus générés par l’extraction d’hydrocarbures.
Production de pétrole
Donald Trump qui veut pousser à fond cet avantage sur l’exploitation des gaz et des pétroles de schiste. Il a la reconnaissance du ventre car le secteur pétrolier est le premier contributeur à sa campagne. Les candidats républicain adoptent généralement une position axée sur la déréglementation et la revitalisation de l’industrie pétrolière et gazière. L’argument principal avancé est la sécurité énergétique nationale et l’indépendance vis-à-vis des importations. Cette position est particulièrement populaire dans les États producteurs d’énergie tels que le Texas et le Dakota du Nord. L’enjeu est de trouver un équilibre entre la croissance économique, souvent associée à l’exploitation des ressources fossiles, et la pression pour intégrer des éléments de développement durable. La position républicaine pourrait attirer des électeurs préoccupés par l’emploi et la hausse des prix de l’énergie, mais risque de se heurter aux critiques sur la gestion du changement climatique. Si le candidat républicain remportait l’élection, la filière renouvelable pourrait être menacée. Donald Trump a déjà annoncé que s’il gagnait, il mettrait immédiatement un terme aux projets d’éoliennes en mer. Et c’est le dispositif d’incitation fiscale lui-même, l’Inflation Reduction Act lancé par Joe Biden il y a deux ans, qui serait condamné par Donald Trump parce qu’il le juge inutile et coûteux. Ce dispositif a rapporté 450 milliards de dollars d’investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables aux États-Unis.
Du côté démocrate, l’accent est mis sur la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses, y compris l’extension des crédits d’impôt pour les énergies renouvelables, le développement de l’hydrogène vert, et l’amélioration de l’efficacité énergétique des infrastructures, constitue un pilier des propositions. Kamala Harris pourrait insister sur les bénéfices économiques à long terme d’une économie décarbonée, tout en mettant en avant la création d’emplois dans les secteurs de la technologie verte. La question reste cependant de savoir si l’électorat, confronté à des hausses potentielles de coûts et à l’inflation énergétique, adhérera pleinement à cette vision. Du côté du secteur des énergies renouvelables, les patrons et les syndicats attendent avec beaucoup d’anxiété les résultats de l’élection. Il faut savoir que le secteur de l’énergie renouvelable américaine est devenu le premier au monde, grâce à une politique d’incitation fiscale très favorable de la présidence de Joe Biden. L’IRA est un véritable catalyseur de changement pour la transition énergétique aux États-Unis.
Ces élections se déroulent dans un contexte où la pression pour lutter contre le changement climatique s’intensifie. Les États-Unis sont confrontés à des phénomènes climatiques extrêmes, qui soulignent l’urgence d’adopter des mesures écoresponsables. D’autre part, le pays doit aussi gérer les tensions internationales, notamment avec la Russie et la Chine, qui influencent l’approvisionnement énergétique mondial. Les démocrates considèrent qu’il faut réglementer le secteur notamment dans le cadre de l’accord de Paris. Donald Trump l’avait quitté mais Joe Biden y était revenu. Le réel problème de l’extraction pétrolière américaine se concentre sur les énormes fuites de méthane provoquées par l’extraction de l’or noir. Le méthane provoque un réchauffement plus important que le carbone. Le seul secteur pétrolier américain aurait des émissions équivalentes à celles de la moitié des foyers américains, une vraie catastrophe environnementale aux yeux du monde. Joe Biden a fait passer des règles récemment qui obligeraient les sociétés à limiter ces émissions à partir de 2026 mais Donald Trump se dit prêt à les abroger.
Notre opinion : La volonté de l’Arabie saoudite de gagner des parts de marché, notamment sur les États-Unis devait être exacerbée si les Etats-Unis soutiennent une augmentation de la production. Nos objectifs restent pour le moment à 65-75 USD pour prendre en compte ces risques.
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