Weekly Flash – Semaine 3

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Les trois informations de la semaine  à ne pas manquer :

1.    Chine :  Objectif de croissance atteint

2.    Inflation US :  une bonne nouvelle Ă  confirmer pour la Fed

3.    Les banques amĂ©ricaines fonctionnent Ă  plein rĂ©gime

Chart of the Week: taux de détention d’actions des particuliers !

Chine :  Objectif de croissance atteint

L’Ă©conomie chinoise montre des signes de reprise, grâce Ă  la production industrielle et aux exportations. Le PIB chinois du quatrième trimestre est sorti meilleur qu’attendu ce matin et en rebond par rapport au trimestre prĂ©cĂ©dent Ă  +1,6% en variation sĂ©quentielle vs +1,3% au T3-24 (soit une variation annuelle de +5,4%).

Cette bonne dynamique est largement attribuée aux effets positifs des mesures de relance annoncées et déployées depuis cet été (baisse des taux d’intérêt, subventions à la consommation, soutien aux collectivités locales), lesquelles étaient nécessaires afin de permettre à la croissance chinoise d’atteindre l’objectif de 5% fixé par le gouvernement en 2024 au regard de la faiblesse de l’activité domestique depuis le début de l’année.

Dans le détail, la croissance a progressé en 2024 grâce à l’industrie et au commerce extérieur, en particulier en fin d’année en anticipation d’un retour des tensions commerciales à l’échelle mondiale après l’investiture de D. Trump comme en atteste le net rebond de la production industrielle en décembre (+6,2% en glissement annuel vs +5,4% en novembre). Dans ce contexte, le défi pour les autorités consiste à relancer la dynamique domestique de consommation afin de compenser le ralentissement à venir du commerce extérieur, comme l’a rappelé le représentant du bureau des statistiques. A ce titre, les ventes au détail de décembre envoient des signaux favorables en rebondissant à +3,7% en glissement annuel, entretenues par le programme d’échange de biens d’équipement et automobiles, même si elles restent affaiblies par les fragilités structurelles qui se reflètent dans la faiblesse de l’inflation. La hausse du taux de chômage à 5,1% en décembre reste l’un des éléments qui inquiète le plus les ménages chinois. L’attention se portera désormais sur la dynamique économique pendant les festivités du Nouvel an chinois (du 28 janvier au 4 février) ainsi que les annonces à l’issue des réunions annuelles du Parlement en mars, au cours desquelles les objectifs économiques seront officialisés (en particulier l’objectif de croissance pour l’année 2025 ainsi que de potentielles nouvelles annonces de soutien budgétaire).

Notre Avis : Les mesures prises par le gouvernement semblent donner des rĂ©sultats mĂŞme si l’économie est encore loin d’avoir retrouvĂ© une dynamique forte. Elle reste dĂ©pendante de la poursuite de l’assouplissement de la politique monĂ©taire et du renforcement du soutien budgĂ©taire. Le pays a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un net rebond Ă©conomique en fin d’annĂ©e dernière mais la perspective d’une hausse des droits de douane amĂ©ricains incite Ă  la prudence pour 2025. Les exportations, l’un des rares points positifs, pourraient s’essouffler avec le retour de Donald Trump Ă  la Maison Blanche. Le prĂ©sident Ă©lu des États-Unis a en effet promis une forte hausse des droits de douane appliquĂ©s aux produits chinois lors de sa campagne Ă©lectorale. Les autoritĂ©s chinoises se sont engagĂ©s Ă  stimuler davantage l’Ă©conomie cette annĂ©e, mais la portĂ©e et l’ampleur des mesures prises par la Chine pourraient dĂ©pendre de la rapiditĂ© et de l’agressivitĂ© avec lesquelles Donald Trump mettra en Ĺ“uvre les droits de douane ou d’autres mesures punitives.

Inflation US :  une bonne nouvelle à confirmer pour la Fed

C’est enfin une bonne nouvelle sur le front de l’inflation. La hausse des prix aux Etats-Unis a accĂ©lĂ©rĂ© en dĂ©cembre mais elle est conforme aux attentes. (+2,9% en glissement annuel contre 2,7% en dĂ©cembre).  Elle remonte en très large part Ă  cause d’effets de base « Ă©nergie » moins favorables.  La bonne nouvelle de ce rapport provient du fait que l’inflation sous-jacente (« core CPI ») baisse enfin, Ă  3,2% en glissement annuel après 3 mois de stagnation Ă  3,3%.  De nombreuses composantes ont contribuĂ© Ă  attĂ©nuer l’inflation sous-jacente aux Etats-Unis. Les prix des biens ont augmentĂ© assez faiblement, de +0,1% sur un mois, malgrĂ© une progression encore Ă©levĂ©e des prix des voitures d’occasion, Ă  +1,2% sur un mois. La hausse des prix des services reste trop Ă©levĂ©e, mais connait une modĂ©ration gĂ©nĂ©rale progressive pour le quatrième mois de suite. On constate mĂŞme un troisième mois consĂ©cutif de lĂ©gère modĂ©ration pour le poste logement («shelter»), si important avec un poids de 36,7% dans l’indice global d’inflation.  C’est une rĂ©serve de dĂ©sinflation non nĂ©gligeable pour la banque centrale amĂ©ricaine. Avec les effets de base a priori favorables le mois prochain, on peut s’attendre Ă  une dĂ©crue supplĂ©mentaire pour le core CPI de janvier.    La reprise du processus de dĂ©sinflation après plusieurs mois de stagnation a Ă©tĂ© clairement accueillie favorablement par des responsables de la Fed qui ont exprimĂ© leur confiance en une poursuite du ralentissement de l’inflation.« Le processus de dĂ©sinflation est en cours. Mais nous ne sommes toujours pas Ă  notre objectif de 2 %, et il faudra encore du temps pour l’atteindre de manière durable » John Williams, prĂ©sident de la Fed de New York. De nombreux indicateurs suggèrent que le marchĂ© du travail reste robuste, rĂ©duisant l’urgence pour les responsables de la Fed de continuer Ă  rĂ©duire les taux. Un rapport mensuel du BLS publiĂ© a montrĂ© que les emplois non agricoles avaient augmentĂ© de 256 000 en dĂ©cembre, soit le chiffre le plus Ă©levĂ© en neuf mois, et que le taux de chĂ´mage avait lĂ©gèrement diminuĂ© Ă  4,1 %. Les enquĂŞtes auprès des consommateurs ont enregistrĂ© une hausse des mesures des attentes d’inflation. Le processus de dĂ©sinflation est en cours. Mais la Fed n’est toujours pas Ă  son objectif de 2 %, et il faudra encore du temps pour l’atteindre de manière durable.  La Fed veut terminer le travail et reste patiente.

Contributions à l’inflation US

Sources : Bloomberg, Groupe Banque Richelieu

Notre avis :  Comme nous l’écrivons depuis plusieurs semaines, le rebond des rendements est devenu une véritable source d’inquiétude, que ce soit pour les consommateurs ou pour les gouvernements confrontés à une lourde charge de la dette.  A ce stade, toute légère surprise à la baisse sur l’inflation ou même sur les données économiques pourrait être positive pour les actifs risqués.  Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a été extrêmement sensible à des changements relativement minimes des perspectives . L’enjeu pour les marchés est d’éviter un scénario d’inversion de la politique monétaire lié aux incertitudes en ce qui concerne les politiques budgétaires, commerciales, migratoires et réglementaires.  A ce stade, la Fed devrait pouvoir baisser de nouveau ses taux directeurs, à deux reprises (première en juillet 2025) cette année mais pour que cette dynamique se poursuive il faudra  la confirmation à l’occasion du discours d’investiture de Donald Trump lundi 20 janvier et dans les jours qui suivront qu’il appliquera son programme de manière plus édulcorée, réduisant ainsi les risques inflationnistes. Les membres du Fed  restent très attentifs aux décisions que prendra D. Trump une fois arrivé au pouvoir le 20 janvier.

Les banques américaines fonctionnent à plein régime

Les mastodontes bancaires amĂ©ricains viennent de publier leurs rĂ©sultats pour le quatrième trimestre de 2024, marquant une fin d’annĂ©e dominĂ©e par la rĂ©silience Ă©conomique et les tensions sur les taux d’intĂ©rĂŞt.  Les premiers signes de la santĂ© du secteur bancaire viennent des Etats-Unis, et ils sont bons., JPMorgan, Citi et Goldman Sachs, Bofa 4 des grandes banques internationales amĂ©ricaines, ont montrĂ© lors de la publication de leurs rĂ©sultats annuels, que les signaux positifs qu’elles avaient envoyĂ©s au troisième trimestre 2024 sont encore Ă  l’ordre du jour  Ă  la fin de l’annĂ©e.

JPMorgan a publiĂ© ses rĂ©sultats annuels les plus hauts jamais atteints, Ă  plus de 58 milliards de dollars. Les soutiens Ă  l’activitĂ© pour 2025 restent vigoureux pour le secteur bancaire amĂ©ricain. Les premiers signes de la santĂ© du secteur bancaire viennent des Etats-Unis, et ils sont bons. Le 15 janvier, JPMorgan, Citi et Goldman Sachs, trois des grandes banques internationales amĂ©ricaines, ont montrĂ© lors de la publication de leurs rĂ©sultats annuels, que les signaux positifs qu’elles avaient envoyĂ©s au troisième trimestre 2024 sont encore Ă  l’ordre du jour  Ă  la fin de l’annĂ©e.  JPMorgan a publiĂ© un rĂ©sultat net de 58,5 milliards de dollars (56,6 milliards d’euros) pour la totalitĂ© de l’annĂ©e 2024. Ce chiffre impressionnant constitue un record. le rĂ©sultat net de JPMorgan a dĂ©passĂ© 14 milliards de dollars. «Chaque secteur d’activitĂ© a affichĂ© de solides rĂ©sultats», s’est rĂ©joui dans un communiquĂ© Jamie Dimon, le PDG de la banque. PortĂ©es par la volatilitĂ© liĂ©e Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine, les activitĂ©s de banque d’investissement ont procurĂ© des revenus en hausse de 49% par rapport aux trois derniers mois de 2023.

Pour Citi, la tendance est identique. Le résultat net de 2024 a augmenté de 40%, atteignant 12,7 milliards de dollars. «Nous sommes entrés en 2025 avec une dynamique dans toutes nos activités», a commenté Jane Fraser, la présidente-directrice générale du groupe dans un communiqué

Bank of America a annoncĂ© jeudi des bĂ©nĂ©fices du quatrième trimestre meilleurs que prĂ©vu, rejoignant d’autres banques amĂ©ricaines qui ont profitĂ© d’une pĂ©riode dynamique en matière de transactions et de trading, tout en surpassant ses rivaux en termes de croissance des prĂŞts. BofA a plus que doublĂ© ses bĂ©nĂ©fices nets par rapport Ă  la mĂŞme pĂ©riode en 2023, atteignant 6,7 milliards de dollars. Cette augmentation a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par le paiement que BofA avait dĂ» effectuer pour renflouer le fonds fĂ©dĂ©ral d’assurance des dĂ©pĂ´ts en 2023 Ă  la suite de la crise des banques rĂ©gionales. Les ventes et le trading ont contribuĂ© Ă  cette progression, avec des revenus records dans ce domaine en 2024. La banque a indiquĂ© qu’il y avait eu une augmentation de l’activitĂ© liĂ©e Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine, qui s’est poursuivie pour le reste de l’annĂ©e, les clients se repositionnant en prĂ©vision d’un changement de politique sous l’administration de Donald Trump. BofA a Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de la soliditĂ© persistante des consommateurs amĂ©ricains malgrĂ© des coĂ»ts d’emprunt Ă©levĂ©s. La banque a indiquĂ© que les dĂ©penses des consommateurs avec ses cartes de dĂ©bit et de crĂ©dit Ă©taient 5 % plus Ă©levĂ©es au cours du trimestre par rapport Ă  la mĂŞme pĂ©riode de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La banque a signalĂ© la plus forte croissance des prĂŞts dans le domaine des cartes de crĂ©dit et des emprunts de ses clients d’entreprises de taille moyenne.

Goldman Sachs a publiĂ© supĂ©rieurs aux attentes, se fĂ©licitant de «rĂ©sultats solides» dans l’ensemble de ses activitĂ©s, lui permettant de dĂ©passer largement les attentes des marchĂ©s. La banque profite notamment d’une hausse des actifs gĂ©rĂ©s et d’une augmentation plus marquĂ©e de ses activitĂ©s de Global Banking and Markets, tant sur le trimestre que sur l’annĂ©e. Sur les trois derniers mois de l’annĂ©e, le chiffre d’affaires a atteint 13,87 milliards de dollars, en hausse notable de 23% sur un an, et bien supĂ©rieur aux attentest.

 Â«Nous sommes très heureux de nos rĂ©sultats solides tant que le trimestre que sur l’annĂ©e. Je suis très encouragĂ© par le fait que nous avons dĂ©passĂ© la quasi-totalitĂ© des objectifs que nous nous Ă©tions fixĂ©s il y a cinq ans, avec Ă  la clĂ© une augmentation de nos revenus de près de 50%» sur la pĂ©riode, s’est fĂ©licitĂ© le PDG du groupe. Dans le dĂ©tail de ses activitĂ©s, la branche Global Banking and Markets, qui reprĂ©sente plus de 60% de son chiffre d’affaires, a vu ses rĂ©sultats progresser de 33% sur le trimestre, par rapport Ă  la mĂŞme pĂ©riode un an plus tĂ´t grâce notamment Ă  une hausse de près de 25% des frais de commission. Sa branche de gestion d’actifs et de fortune est de son cĂ´tĂ© en progression de 8% sur la pĂ©riodeprofitant d’une hausse des actifs gĂ©rĂ©s, qui lui permettent d’augmenter les revenus issus des frais de gestion qui y sont liĂ©s.

Performances normalisées de JP Morgan, Citi, BoFA, Goldman Sachs par rapport au S&P 500

Sources : Bloomberg, Groupe Banque Richelieu

Notre avis : Il est évident que la sortie de crise de l’immobilier commercial aux Etats-Unis est à confirmer mais les soutiens à l’activité pour 2025 restent vigoureux pour le secteur bancaire américain. Si certains acteurs sortent renforcés de cet exercice, d’autres peinent à trouver leur élan dans un environnement financier complexe. La situation reste, pour les banques américaines, particulièrement favorable pour les mois à venir. En premier lieu, les activités de fusions et acquisitions sont attendues à la hausse cette année, de quoi alimenter les revenus de conseil et de financement. Ensuite, si la baisse des taux comprime les marges nettes d’intérêts, c’est-à-dire la différence entre le coût de financement de la banque et les revenus des intérêts des prêts qu’elle octroie, ce mouvement encourage la reprise du crédit, qui est attendue au deuxième semestre outre-Atlantique. Les provisions pourraient être largement compensées par les revenus procurés par la hausse de l’activité. L’élection de Donald Trump a donné un coup d’accélérateur au secteur bancaire. Le président élu et ses conseillers se sont positionnés en faveur d’un allègement de la réglementation. La mise en place des accords de Bâle 3 pourrait être vidée de sa substance, libérant davantage de capitaux pour les organismes bancaires.

Chart of the week

Par rapport aux ménages américains, les Européens présentent des taux de détention d’actions inférieurs, ce qui peut s’expliquer par des attitudes culturelles d’épargne, des différences structurelles dans les systèmes de retraite et une préférence plus forte pour les investissements liquides.

Sources :  X, Goldman Sachs

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