ACTIONS AMÉRICAINES
OPEN AI CONTINUE DE BÂTIR SA FORTERESSE
Pour créer de la valeur pour ses actionnaires et ses clients une entreprise d’IA grand public doit maitriser quatre briques essentielles sur le long terme : accéder à de la puissance de calcul informatique, avoir les modèles fondamentaux d’IA les plus performants, fidéliser les chercheurs mathématiciens les plus pointus, fournir de nombreux cas d’usages à une grande base de clients. Créé en 2015, n’ayant un produit que depuis fin 2022, et ne générant pas encore de cash, OPEN AI met tout en œuvre pour construire son modèle d’affaires. Etant le 1st mover sur le marché des IA grands publics, ses 800 millions d’utilisateurs uniques hebdomadaires et les 4 millions de développeurs dans sa communauté sont ses principaux atouts.
L’accord avec AMD dévoilé le 6 octobre 2025, suite à celui noué avec Nvidia le 22 septembre 2025 permet à OPEN AI de sécuriser son approvisionnement en puces de calcul. Suite à cette annonce AMD, le challengeur de Nvidia, a progressé de plus de 50% et crée donc 135 Mds $ de valeur boursière, soit environ la valeur boursière de Total Energies.
Le 6 octobre 2025 OPEN AI a également tenu son DevDay 2025, où OPEN AI dévoile les nouveaux cas d’usages de ChatGPT qui lui permettront de monétiser ses services. ChatGPT est une nouvelle porte d’entrée pour les fournisseurs de services numériques comme l’a été Windows95, l’Iphone et l’Appstore, Google avec son moteur de recherche ou encore Meta avec ses réseaux sociaux. Durant cette conférence, OPEN AI a montré qu’il continuait à développer des outils pour les développeurs de programmes autonomes (agents IA), à améliorer ses capacités de génération de code et quelques nouveautés dans ses API (briques logicielles chatGPT fonctionnant au sein d’applications tierces). La grande nouveauté de cette conférence est la capacité de faire fonctionner des logiciels etapplications tierces sur ChatGPT : Canva, Coursera, Spotify, Zillow, Expedia, Booking.com, Shopify et d’autres à venir.
Elle ouvre la voie à la monétisation du temps passé de l’internaute sur ChatGPT. A l’instar du modèle d’affaires de l’Appstore et d’autres places de marché, OPENAI prélèvera sans doute une commission en proportion du service rendu par les applications tierces.
Ambitionnant 200 milliards $ de CA en 2030 contre 13 milliards $ annualisé ces derniers mois, OPEN AI a besoin de générer du cash rapidement pour financer son parc informatique, fidéliser ses chercheurs et rester compétitif avec les mastodontes META, Microsoft, Amazon et Alphabet.
ACTIONS EUROPÉENNES
FERRARI, DES ATTENTES 2030 QUI REFROIDISSENT LE MARCHÉ
Ferrari a connu, jeudi 9 octobre, sa plus forte chute journalière depuis son introduction en Bourse en 2016 (-15,41%), décevant le marché lors d’une journée investisseurs très (trop ?) attendue par le marché.
Le groupe a revu en hausse ses prévisions 2025, certes à un niveau attendu, mais sans déception de ce côté-là, contrairement à BMW qui a révisé en baisse 2025 compte tenu d’une faible croissance en Chine et des coûts liés à la mise en œuvre des tarifs douaniers. Chez Ferrari, la baisse de l’objectif de la part de véhicules 100% électriques à horizon 2030 (à 20% du mix contre 40% annoncés il y a 3 ans) était déjà anticipée par le consensus, le groupe la justifie par une forte appétence de ses clients pour ses modèles à moteurs thermiques…Ce sont donc les prévisions 2030 qui déçoivent.
Sur le papier, les objectifs 2030 sont une feuille de route solide : un chiffre d’affaires de 9 MdE, versus 6,7 MdE en 2024 et une marge opérationnelle de 30% (vs 28% en 2024), soit un taux de croissance annuel moyen de 6% sur la période.
Pour autant, ce taux de croissance fait pâle figure face aux 10% de la période précédente (2022-2026). La baisse du titre illustre la crainte d’un ralentissement par rapport à la trajectoire historique, faut-il alors remettre en question la solidité du modèle Ferrari ?
Notons tout d’abord qu’à notre sens, ces objectifs sont volontairement conservateurs et traduisent la philosophie d’un management qui préfère délivrer que décevoir… Le groupe n’a-t-il pas atteint les objectifs du plan précédent presque 2 ans en avance?
Les nouveaux objectifs pointent une croissance qui sera davantage tirée par un mix prix favorable que par les volumes, toutefois, comme au cours des 5 dernières années, lerenouvellement de la gamme sera dynamique avec 4 nouveaux modèles par an. Le groupe bénéficiera également de la montée en puissance de sa prochaine supercar, la F80 à un prix initial (3,6 ME hors personnalisation pour moins de 800 unités déjà allouées à leurs clients) presque deux fois plus élevé que l’Icona Daytona SP3. La génération de trésorerie supplémentaire de ce seul modèle sera colossale et boostera les marges.
Côté valorisation, à 24,16x l’EBITDA 2026, le titre se traite actuellement en ligne avec le multiple moyen des 5 dernières années alors que la marge moyenne de 36% était bien inférieure aux 39,3% attendus par le consensus l’année prochaine !
Cette publication, bien que décevante par rapport à des attentes très élevées, ne remet pas en cause, selon nous, la solidité d’un modèle économique qui permet une expansion durable de son chiffre d’affaires et une amélioration structurelle d’une rentabilité déjà élevée…Dans ces temps adverses pour le secteur automobile européen en proie à une vraie crise, Ferrari, grâce à son positionnement ultra luxe, devrait garder son attractivité à moyen terme.