1. Nvidia a annoncé mercredi la plus faible croissance de son chiffre d’affaires en sept trimestres, dépassant malgré tout les attentes des analystes.
2. Les salaires en Zone Euro ont nettement accéléré au 3ème trimestre
3. Le “frein à la dette” divise à l’approche des élections.
4. Graphique de la semaine : l’État le plus pauvre des États-Unis, le Mississippi, a un PIB plus élevé que la France ou l’Italie, et le deuxième État le plus pauvre, plus élevé que le Canada ou l’Allemagne.
Nvidia a annoncé mercredi la plus faible croissance de son chiffre d’affaires en sept trimestres, dépassant malgré tout les attentes des analystes.
Les attentes étaient élevées avant les résultats, Nvidia ayant augmenté de plus de 20% en Bourse au cours des deux derniers mois, atteignant même un record en séance lundi. Le titre a presque quadruplé depuis le début de l’année et a été multiplié par plus de neuf au cours des deux dernières années, ce qui lui confère une capitalisation de 3.600 milliards de dollars. Nvidia est en train de lancer sa puissante famille de puces d’intelligence artificielle Blackwell, qui pèsera sur les marges brutes de l’entreprise dans un premier temps, mais qui s’améliorera avec le temps. La nouvelle gamme de processeurs a été adoptée par les clients de Nvidia et l’entreprise dépassera ses projections initiales de plusieurs milliards de dollars de ventes de processeurs au quatrième trimestre, a déclaré Colette Kress, directrice financière, aux analystes lors d’une conférence téléphonique. Interrogé sur des informations de presse selon lesquelles un serveur phare à refroidissement liquide contenant 72 des nouvelles puces a connu des problèmes de surchauffe lors des tests initiaux, le PDG Jensen Huang a déclaré qu’il n’y avait aucun problème et que des clients tels que Microsoft, Oracle et CoreWeave mettaient en œuvre les systèmes. Dans un premier temps, les marges brutes de la famille de puces Blackwell seront de l’ordre de 70%, mais elles augmenteront jusqu’à environ 75% lorsque la production augmentera.
La société a prévu un chiffre d’affaires de 37,5 milliards de dollars, plus ou moins 2%, pour le quatrième trimestre. En bas de fourchette, cet objectif ressortirait inférieur aux attentes des analystes qui prévoient 37,09 milliards de dollars de ventes sur la période, selon les données compilées par LSEG.
Les ventes dans le segment des centres de données, qui représentent la majorité des revenus de Nvidia, ont augmenté de 112% à 30,77 milliards de dollars au cours du trimestre. Ce segment avait enregistré une croissance de 154% au cours du trimestre précédent. La société a par ailleurs indiqué que la marge brute ajustée s’est contractée à 75%. Le groupe américain, leader dans la production de puces avancées et acteur majeur dans le segment de l’IA, a publié ses résultats du T3-2024 lesquels confirment que la demande de puces liées à l’intelligence artificielle continue de croître à un niveau élevé.
Comment les revenus de Nvidia ont explosé ces dernières années
Notre avis : Ces éléments nous confortent également dans notre préférence tactique à court terme favorable aux indices actions américains par rapport au reste du monde, y compris ceux européens , lesquels devront pour leur part faire face à une poursuite des révisions baissières de BPA ces prochains mois, ainsi qu’à la poursuite de l’intégration du risque politique américain (protectionnisme notamment).
Les salaires en Zone Euro ont nettement accéléré au 3ème trimestre
Les salaires négociés ont nettement accéléré au 3ème trimestre (à +5,4% en glissement annuel vs +3,5% au T2-2024) enregistrant un point haut depuis le début des années 1990.
Ce rebond soit grandement lié à la hausse des salaires en Allemagne portés par le versement de primes exceptionnelles, comme en début d’année. Ces données rappellent que la normalisation des salaires en zone euro prendra du temps comme l’ont rappelé plusieurs membres de la BCE à l’instar de son chef économiste, P. Lane. Le niveau de tensions sur le marché du travail européen reste en effet élevé et supérieur à ce qui prévalait avant la période Covid (en particulier dans les services), ce qui freine le ralentissement des salaires entretenant ainsi les risques haussiers sur l’inflation dans les services, seule composante encore loin de la cible de 2%.
Toutefois, la banque centrale s’attend à un ralentissement plus franc des salaires au cours de l’année prochaine alors que les marges de négociations des employés devraient se réduire dans un contexte de faible activité et d’inflation. L’accord conclu la semaine dernière entre le syndicat IG Metall et les organisations patronales allemandes qui aboutit à une revalorisation salariale plus modeste pour les années à venir (+2% d’ici avril 2025 et +3,1% l’année suivante).
le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a observé que la nette hausse des salaires négociés au troisième trimestre dans la zone euro (+5,4%) était « principalement imputable aux effets retardés de négociations passées en Allemagne » et avait déjà été prise en compte dans ses projections de septembre par la Banque centrale européenne. Ainsi, « nous devons continuer de réduire le caractère restrictif de notre politique monétaire », avec de nouvelles baisses de taux, mais sur « un rythme déterminé par un pragmatisme agile : nous conservons une totale optionalité pour nos prochaines réunions », a-t-il assuré. Rappelant la distinction établie par l’économiste Frank Knight entre « les risques, qui sont mesurables et peuvent être couverts, et l’incertitude, avec des probabilités et des issues inconnues », François Villeroy de Galhau a cependant souligné qu’actuellement « l’incertitude (…) affecte négativement les décisions d’investissement et la consommation des ménages ».
Notre avis : Le scénario de base est que l’inflation baisse désormais plus rapidement que ce que pensais la BCE dans les prévisions de septembre. Il semble que nous atteindrons les 2 % de manière durable au premier ou au deuxième trimestre 2025 plutôt qu’au cours du dernier trimestre comme ce qu’indiquait les minutes de la BCE. Cette dernière n’aura pas le choix que d’adopter une plus attitudes accommandantes face aux enjeux conjoncturelles de la zone qui vont normaliser l’inflation cyclique. Sur le marché des changes, le dollar a largement bénéficié de l’envolée des taux américains. Ce facteur devrait persister, et la réduction du différentiel de taux ne pourra plus contribuer à renforcer l’euro face au dollar, la tendance s’inversant en faveur de la devise américaine. Nous restons favorables au dollar américain
Le “frein à la dette” divise à l’approche des élections.
Les prochaines élections en Allemagne, prévues pour le 23 février, mettent en lumière un débat crucial sur l’avenir du “frein à la dette” . Introduit par Angela Merkel en 2009, ce dispositif constitutionnel limite le déficit budgétaire structurel à 0,35 % du PIB. Symbole de rigueur budgétaire, il est aujourd’hui critiqué dans un contexte de crises multiples et de besoins croissants en investissements publics. La coalition d’Olaf Scholz, composée du SPD, des Verts et du FDP, s’est effondrée début novembre. Le ministre des Finances, Christian Lindner, chef de file du FDP et fervent défenseur du frein à la dette, a refusé de soutenir des propositions budgétaires visant à assouplir la règle pour répondre aux défis économiques actuels. Ce refus a conduit au départ du FDP du gouvernement, rendant les élections anticipées inévitables.
Les tensions autour du frein à la dette illustrent un clivage profond entre les partis. Tandis que les Verts et le SPD plaident pour un assouplissement afin de financer la transition énergétique et la modernisation de l’économie, Lindner reste attaché à une stricte discipline budgétaire, fidèle à l’héritage conservateur de son parti.La nécessité d’une réforme de la règle budgétaire est reconnue par plusieurs acteurs. La Bundesbank elle-même, pourtant bastion de l’orthodoxie budgétaire, s’est prononcée en faveur d’une marge d’emprunt modérément plus élevée. De même, le Conseil des experts économiques du gouvernement propose des ajustements pour permettre davantage d’investissements.
Le frein à la dette est aussi critiqué sur la scène internationale. Certains, comme Yannis Stournaras, ancien ministre des Finances grec, estiment que cette règle est dépassée, surtout face aux nouvelles normes budgétaires européennes. Pourtant, réformer ‘le frein de la dette’ reste un défi. Toute modification exige une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Parlement. Avec l’Alternative für Deutschland (AfD) et le FDP fermement opposés à tout changement, les négociations s’annoncent complexes. La CDU, principal parti d’opposition, pourrait utiliser ce débat pour renforcer sa position en vue des élections.. Les sondages montrent que l’AfD, à l’extrême droite, et l’Alliance Sahra Wagenknecht, à la gauche radicale, pourraient obtenir suffisamment de sièges pour bloquer toute réforme au Parlement. Cette perspective pousse certains dirigeants, notamment chez les Verts, à appeler à un accord avant les élections.
Friedrich Merz, leader de la CDU et favori pour devenir le prochain chancelier, pourrait jouer un rôle clé dans ce débat. Longtemps défenseur du frein à la dette, il a récemment ouvert la porte à une réforme, mais sous conditions. Lors de sa campagne, il a affirmé que des emprunts supplémentaires pourraient être envisagés pour financer des investissements, tout en excluant une augmentation des dépenses de consommation ou de protection sociale. La position de Merz reflète une stratégie prudente : rassurer les conservateurs tout en montrant une volonté d’adaptation face aux besoins économiques. Son éventuel gouvernement devra trouver un équilibre entre modernisation économique et respect de la discipline budgétaire, un exercice délicat pour la première économie d’Europe.
Notre avis : Le résultat de ce débat budgétaire influencera non seulement l’avenir économique de l’Allemagne, mais aussi la dynamique politique européenne. L’Allemagne fait face à des défis majeurs : un secteur industriel en crise, la transition énergétique, une démographie défavorable et des pressions internationales, notamment la concurrence technologique et commerciale. Assouplir le frein à la dette pourrait permettre d’accélérer les investissements publics nécessaires pour relever ces défis permettre une vue plus positive sur les actifs européens
Graphique de la semaine
l’État le plus pauvre des États-Unis, le Mississippi, a un PIB plus élevé que la France ou l’Italie, et le deuxième État le plus pauvre, plus élevé que le Canada ou l’Allemagne.