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Flash Marchés – Elections allemandes : une situation politique moins fragmentée qui rassure

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L’Allemagne a élu un nouveau parlement. Selon les résultats officiels préliminaires, l’alliance conservatrice CDU/CSU, dirigée par Friedrich Merz, a remporté l’élection avec 28,5 % des voix, devançant l’AfD d’extrême droite, qui a obtenu 20,8 %.Notons la progression historique du parti d’extrême droite AfD (20,8 %) et la perte de vitesse des sociaux-démocrates du SPD (16,4 %). Le chancelier sortant, Olaf Scholz, n’a pas su convaincre les nombreux indécis de soutenir son parti social-démocrate, qui a enregistré son pire résultat depuis la Seconde Guerre mondiale. Les Verts et le parti de gauche Die Linke ont également obtenu des sièges au parlement. En revanche, le parti de gauche anti-migrants BSW et le FDP libéral n’ont pas atteint le seuil nécessaire de 5 % des voix pour entrer au parlement. À ce stade, une alliance avec les sociaux-démocrates du SPD est donc l’option privilégiée, laquelle pourrait réunir 328 sièges, selon les premières estimations, pour une majorité simple de 315 sièges au Bundestag. Friedrich Merz, le leader de la CDU/CSU est le probable prochain chancelier. 

La carte politique du pays a changé. À l’ouest, la CDU/CSU (en noir) a dominé presque toutes les circonscriptions, tandis qu’à l’est, l’AfD (en bleu) a remporté la plupart des voix.

Source : X

Les perspectives budgétaires pourraient être complexes  par le fait que l’AfD et Die Linke détiennent ensemble 216 sièges (34,3 %) au parlement, formant ainsi une minorité de blocage constitutionnelle potentielle contre une réforme du frein à l’endettement ou la création d’un fonds de défense hors budget, nécessitant une majorité constitutionnelle des deux tiers. Cependant, la réelle minorité de blocage qui réunissait les opposants au frein à l’endettement était composée de l’AfD et du FDP.

o   L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a fermement critiqué toute tentative d’assouplissement de cette règle. Sa dirigeante, Alice Weidel, a notamment accusé le probable nouveau chancelier, Friedrich Merz, de la CDU, de vouloir augmenter la dette nationale sous la pression des partis de gauche, ce qui, selon elle, irait à l’encontre des besoins du pays.

o   Le Parti libéral-démocrate avait également exprimé son opposition à la modification du frein à l’endettement. Traditionnellement attaché à une stricte discipline budgétaire, le FDP défend le maintien de cette règle pour limiter le déficit structurel de l’État fédéral à 0,35 % du PIB. Le FDP n’a pas obtenu de siège.

o   Le parti de gauche Die Linke a plaidé pour un assouplissement du « frein à l’endettement ») afin de permettre des investissements publics accrus, notamment dans le logement social. Son programme prévoyait d’investir 20 milliards d’euros par an dans le logement à but non lucratif, ce qui nécessiterait de dépasser les limites actuelles d’endettement imposées par la constitution allemande. Cette position contraste avec celle de l’AfD et du Parti libéral-démocrate (FDP), qui sont défavorables à la levée du frein à l’endettement. Mais les négociations avec ce parti seront soumis à des discutions et des doutes sur une possible dérive budgétaire.

Les résultats des petits partis et leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag, à cet égard, jouent un rôle important.

Il y a une probabilité plus importante que le frein à l’endettement (limitant le déficit à 0,35 % du PIB) soit modifié. En effet, si une majorité des deux tiers doit être réunie, l’addition des principales forces pouvant y être favorables (CDU/CSU sous conditions, SPD, les Verts et Die Linke) a recueilli plus de 76 % des votes.

Il est évident que les discussions s’annoncent difficiles quant à la destination des dépenses supplémentaires, mais en cas d’issue favorable, cela constituerait une bonne nouvelle pour l’économie allemande.

De plus, la perspective d’une situation politique moins fragmentée en Allemagne qu’auparavant est largement rassurante.

Une coalition classique à deux partis, CDU/CSU et SPD, est largement possible. La formation d’un exécutif en Allemagne dans les plus brefs délais est souhaitée par ses partenaires européens. Friedrich Merz, qui avait déclaré viser Pâques, devrait se tourner vers le SPD. Cette alliance, baptisée « grande coalition » , entre les deux formations qui ont dominé le paysage politique de l’après-guerre, est également la coalition privilégiée par les Allemands, en mal de stabilité après les disputes incessantes du gouvernement tripartite d’Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux du FDP.

Sources :  X, Reuters, GS

Le leader de la CDU/CSU, Friedrich Merz, est le probable prochain chancelier. Il a annoncé son intention de commencer les négociations de coalition après l’élection régionale à Hambourg dimanche prochain et vise la formation d’une nouvelle coalition d’ici la fin avril.

Friedrich Merz bénéficie du soutien de nombreux dirigeants européens, mais ses positions sur la politique étrangère et de défense européenne suscitent des débats et des préoccupations parmi d’autres partenaires. Merz a critiqué la politique étrangère et de sécurité européenne, la qualifiant d’« état de désolation ». Il a également appelé à une plus grande indépendance européenne en matière de défense, suggérant une alternative à l’OTAN dans sa forme actuelle.

Source : X

Les entreprises allemandes placent de grands espoirs dans le nouveau gouvernement après les élections, comme le montre l’indice Ifo du climat des affaires. Si les attentes des entreprises se sont améliorées, l’évaluation de la situation actuelle a fortement baissé

Indice IFO (Climat des affaires en Allemagne)

Sources : IFO, Bloomberg, Groupe Banque Richelieu

Nous pensons que c’est un résultat positif pour la confiance envers les actifs allemands. Une plus grande stabilité et l’absence de chantage politique de certains partis pour maintenir la cohésion du gouvernement sont rassurants quant à la bonne gestion d’un déficit budgétaire qui augmentera.

Les positions de Merz devraient profiter aux valeurs allemandes en général, notamment aux valeurs industrielles et de défense, mais aussi aux midcaps allemandes en particulier. Les valeurs moyennes allemandes (MDAX) constituent également un segment intéressant, cherchant à tirer parti des prochaines baisses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne ainsi que d’un possible cessez-le-feu en Ukraine. 

Étant donné que l’indice MDax est fortement lié à l’économie allemande, il bénéficie le plus de ces attentes. Les dépenses de défense peuvent être organisées par le biais de mécanismes européens, contournant le frein à l’endettement allemand, et le Parti de gauche est susceptible de soutenir des changements dans les investissements en infrastructures en Allemagne.

DAX versus MDAX

Sources : Bloomberg, Groupe Banque Richelieu

A l’inverse les taux longs devraient rester élevés (hausse de besoin de financement )  malgré les baisses de la BCE favorisant une pentification de la courbe des taux. En effet, die Linke pourrait avoir un pouvoir de négociation étant un acteur possible dans la minorité de blocage. 

Taux allemands

Sources : Bloomberg, Groupe Banque Richelieu

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Ce document a été produit par Richelieu Gestion, Société de gestion filiale de la Compagnie Financière Richelieu. Ce document peut être fondé notamment sur des informations publiques. Bien que Richelieu Gestion fasse tous les efforts pour utiliser des informations fiables et complètes, Richelieu Gestion ne garantit en aucune manière que les informations présentées dans ce document le soient. Les avis, opinions et toutes autres informations figurant dans ce document peuvent être modifiés sans préavis.

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Les données de marché sont issues de sources Bloomberg.

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